Leberecht

Lortet

1818-1901

De la Suisse à la cité des Gaules

Né à Heidelberg en Allemagne Lortet fut « un remarquable paysagiste, le peintre des Alpes, des sommets neigeux, des prairies vertes entourées de sapins noirs, des lacs dans l’ombre. L’influence de ses ancêtres naturalistes et de son éducation scientifique se fait sentir dans le réalisme de ses oeuvres. Mais en représentant la nature dans son exacte et minutieuse vérité, il sut, en disciple de Rousseau, en pénétrer le sentiment intime ». (Antoine Magnin, Les Lortet).

Lortet a été l’élève d’Alexandre Calame (1810-1864), fameux « peintre de montagnes » genevois. A ce titre, ses oeuvres sont toujours très recherchées.

Artiste très prolifique et peu soucieux de gloire, plantant son chevalet dans les Alpes du nord, en Suisse, en Allemagne, partout où les paysages l’inspiraient. Sa peinture est d’une extrême finesse, avec une palette chromatique subtile et un art de la composition qui le distinguent parmi ses pairs de l’école des paysagistes de montagne du XIXème.

On retrouve ses oeuvres dans divers musées suisses et chez nombre de collectionneurs européens et américains.

Avec Calame, puis avec François Diday (1802-1877) qui lui apporta un enseignement plus coloré, Leberecht Lortet voyagea au travers de la Suisse, de l’Italie, du Midi de la France, et quand la mort frappa son père, il se retira dans la propriété familiale de la Cadière, à Oullins.

C’est ainsi qu’il trouva à Lyon de fervents admirateurs et qu’il peignit nombre de toiles du haut des collines lyonnaises (cf. notre tableau). Longtemps, avec Ponthus-Cinier, il fut le favori des col-lectionneurs, le peintre dont il était indispensable de posséder une oeuvre dans ses galeries, dans sa collection d’art. Exposant régulièrement à Paris, en Allemagne et en Suisse, il resta cependant scrupuleusement fidèle à la cité des gaules.

Aussi sa mort fut une vraie perte pour la peinture lyonnaise, qui vit disparaître avec lui plus qu’un maître.

« Les Lyonnais n’ont qu’à regarder autour d’eux pour trouver l’oeuvre de leur compatriote à la place d’honneur dans les galeries de leur ville ; mais il est à souhaiter, afin qu’ils puissent rendre à l’artiste disparu l’hommage qu’ils lui doivent, que les études et les toiles, fermées par la mort dans l’atelier de Lortet, soient produites dans une exposition spéciale. C’est la plus belle couronne à mettre sur la tombe de cet artiste. » Louis Lortet son frère, éloge funèbre.