Artiste protéiforme qui manie avec brio pinceau, stylo ou argile, Albert Diato naît à Monaco en 1927, d’une famille monégasque par sa mère depuis le XVIème siècle et par son père, banquier à la Lloyds Bank d’origine piémontaise. À Paris, pendant la période euphorique de l’après-guerre, il se frotte à tous les courants artistiques de l’époque : abstraction, surréalisme et lettrisme principalement. Ses poèmes et nouvelles révèlent un univers onirique et « underground » original.
Découvrant le plaisir du travail de la terre grâce à Picasso qui l’invite à Vallauris et qui explore la céramique à l’atelier Madoura, Albert Diato crée, en 1948, avec Francine Del Pierre et Gilbert Portanier, l’atelier du Triptyque, qui contribue à la révolution esthétique de la céramique des années 1950. À partir de 1952, il ouvre différents ateliers à Paris, Londres, Faenza, etc. Ses pièces sont exposées dans les grandes galeries et acquises par de nombreux musées en France et à l’étranger (Saint-Étienne, Victoria and Albert Museum…). Ses céramiques sont fortes et puissantes, et leurs dessins préparatoires créatifs et vigoureux.
En 1959, Diato obtient la médaille d’or à l’Exposition internationale de la céramique d’Ostende. Cette même année, le prince Pierre de Monaco remarque ce céramiste doué et lui demande d’effectuer le décor de la Bibliothèque Princesse Caroline à Monaco, inaugurée par la toute jeune princesse. En 1960, il le charge de réaliser un grand panneau mural en céramique et un plafond en stuc pour la salle des délégués à l’Unesco à Paris.
Mais le talent du céramiste ne doit pas éclipser celui du peintre. Sa peinture est tout à fait unique et originale, et très tôt apparaissent gouaches, huiles, gravures ou lithographies. Stylisée et acérée, elle est d’abord figurative, avant que Diato ne se lance à corps perdu, vers 1957, dans une belle abstraction poétique. En 1962, influencé par Yves Klein et ses monochromes dorés, il introduit la feuille d’or dans ses créations. Son œuvre, d’où se dégagent mysticisme et sérénité, a été exposée par les plus grandes galeries internationales.
En 1967, à la demande du roi Zaher Shah d’Afghanistan, et grâce à ses grandes connaissances en matière d’émaux et de cuisson, Albert Diato est nommé expert par le Bureau International du Travail (BIT) de Genève afin de relancer la poterie afghane. Il exécute pour l’ambassade de France à Kaboul un grand panneau mural, puis deux autres pour la villa du roi à Naghlu.
Ce n’est que peu de temps avant sa mort prématurée en 1985 qu’Albert Diato revient à Monaco, laissant le souvenir d’une personnalité chaleureuse et poétique hors du commun.
Les œuvres de Albert Diato se trouvent au musée de Faenza, au Metropolitan Museum de New York ainsi qu’aux musées de Chicago, Pesaro, Strasbourg… et dans les collections privées Rothschild de Cambridge, de la Fondation Boris-Vian de Paris, du prince Pierre et du prince Rainier de Monaco, et dans d’autres encore à Strasbourg, Francfort, Florence, Venise, Paris, New-York…
La ville de Faenza lui rendit hommage dès l’été 1986 au travers d’une grande exposition : « Omaggio a Diato ».
L’immense talent de céramiste d’Albert Diato, et la reconnaissance qui fut la sienne à ce titre, ne doivent pas occulter une œuvre de peintre et, dans une moindre mesure, de graveur, tout aussi exceptionnelle.
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