Vlaminck, peintre de paysage
Maurice de Vlaminck est un peintre autodictacte, il fut tour à tour violoniste, professeur de violon, écrivain et se lance dans l’apprentissage de la peinture à 23 ans. Inspiré par Apollinaire, Matisse et Van Gogh, il donne la primauté à la couleur et est avec son ami André Derain l’un des fondateurs du fauvisme dont les toiles firent scandales lors du salon d’automne en 1905.
Peinte de l’instinct, expressionniste et lyrique, il aime utiliser la peinture par larges touches ou presser directement le tube sur la toile.
À partir de 1907, il s’inspire du cubisme, de Cézanne et de son approche géométrique pour composer ses paysages, ce que l’on appellera la période Cézannienne.
Maurice de Vlaminck (1876 – 1958)
Paysage de neige, 1940
huile sur toile
signée en bas à gauche
46 x 61 cm
Certificat d’authenticité de Paul Pétrides en date du 19 septembre 1960
Attestation d’authenticité du Wildenstein Institute
Provenance
Collection privée
Galerie de la présidence, 1982
Collection privée, région lyonnaise
Après la première guerre mondiale et ses horreurs, la période de l’entre-deux guerres et à partir de 1927 et ce jusqu’à sa mort sera pour lui un déclic : il évolue et il changera radicalement sa peinture. Il prend conscience que l’on doit s’adapter au monde nouveau et il va intérioriser sa peinture, la rendre plus personnelle, retranscrire ce qu’il voit et ce qu’il pense. Il va peindre essentiellement le monde rural, ses fleurs, ses champs et ses paysages. C’est le peintre des paysages.
Quand nous regardons ce tableau, nous sommes attirés par la noirceur du ciel d’hiver qui contraste avec la blancheur de la neige mêlée de terre, de boue et de glace dans le bas de cette composition. Les arbres foncés et torturés délimitent la scène tout comme les maisons de ce hameau déserté. Dans le lointain on devine l’arrivée d’une éclaircie avec un ciel dans les bleus gris, tout ceci est magnifiquement mis en scène et n’est pas sans rappeler certaines compositions flamandes des XVIIème et des XVIIIème siècles.
Ce climat hivernal enneigé nous bouleverse avec ces couleurs en mouvement, il se dégage de cet ensemble une force et une énergie incroyable. La palette de l’artiste est beaucoup plus réduite que pendant la période fauve.
La filiation avec Van Gogh est toujours présente dans notre tableau avec le sol de la route traité en touches épaisses et quelque peu tourbillonnant. Il se dégage de cette composition à la fois une violence et une sérénité qui nous transportent. Maurice de Vlaminck conserve une place importante dans la peinture du XXème siècle.