Grand peintre de la lumière, amoureux de la Mer, Paul Signac a possédé jusqu’à 32 bateaux , initié à la navigation par Caillebotte, ce qui lui a permis de naviguer partout en France et notamment le long des côtes bretonnes.
Il est le chef de file avec Seurat du mouvement néo-impressionisme, appelé aussi divisionnisme, technique picturale qui consiste à fragmenter en de petites touches de couleur pure une vision globale, à charge pour l’oeil de recomposer le tout.
Cette théorie trouve sa meilleure illustration dans la nature avec l’eau, seul élément ou le morcellement et la fracturation des formes et des couleurs existent à l’état naturel.
Le plus marin de tous ces peintres impressionnistes comme néo-impressionnistes, celui qui eut le plus l’eau au cœur, c’est Signac, la mer fut le motif de sa vie.
Paul SIGNAC (1863-1935)
« Le Trieux, les balises Vieille de Bodic et Olenoyère, 11juillet », circa 1925
Aquarelle et mine de plomb sur papier
Situé en bas à gauche et daté 11 juillet en bas vers la droite
11,2 x 19,8 cm
Certificat de Marina Ferretti en date du 2 mars 2015
Provenance :
Collection Hertzog-Cachin
Collection privée, Paris
Par delà ses tableaux pointillistes, les aquarelles occupent une place primordiale dans son œuvre, il affectionne cette technique de plein air qu’il pratiquera par tous les temps, c’est pour lui et sa vision, un vrai espace de liberté qu’il s’est aménagé dans son œuvre.
Dans notre aquarelle qu’il date du 11 juillet, il saisit les balises Vieille de Bodic et Olénoyère , la où le fleuve Trieux se jette dans la Manche. Il fait chaud le ciel est un peu orageux, on distingue la frondaison des arbres de part et d’autre de l’estuaire, avec ses petits traits verticaux au crayon qui contrastent avec les touches vertes et celles plus foncées au pinceau des feuilles.
La côte délimitée par la mine de plomb et le clapot de la mer que l’on devine vif et venteux dès que l’on rentre dans la Manche, ces petites touches de bleu turquoise posées comme des chapeaux et renforcées par le crayon noir au premier plan, l’ensemble est très poétique.
Au milieu du chenal se dressent majestueusement les balises rouges et vertes et le phare bleu, celles dites vieille de Bodic et Olenoyère, elles se font face comme si le temps s’était arrêté.
Regardons comment Signac a su rendre le reflet de la partie rouge de la balise dans la mer, l’exécution est très libre et légère.
Le rendu est saisissant de ce paysage typiquement breton ou le temps change presque instantanément.
Pour chacune de ses aquarelles comme c’est le cas ici, son écriture est légère, délicate, les couleurs ne sont pas mélangées mais posées par aplat. Elles sont pour Signac une source d’inspiration inépuisable.
» Sur une composition très largement esquissée, il pose quelques notations colorées à l’aide de l’aquarelle transparente, qui laisse jouer le blanc du papier, et parvient à une étourdissante virtuosité. Il est l’un des maîtres de l’aquarelle. «
Marc Sandoz, historien d’Art.
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