Maurice Estève, L’art Du Collage
Il est né et mort à Culan (Cher), il est élevé à la campagne par ses grands-parents paysans, il gardera de son enfance terrienne des souvenirs qui vont nourrir son œuvre future. En 1913, il rejoint ses parents à Paris, sa mère est modéliste et son père cordonnier. Il découvre seul le Louvre, peindre sera sa vocation. Maurice Estève, peintre et graveur est l’un des meilleurs représentants de la non-figuration d’après-guerre. Sa peinture est purement plastique et basée sur la couleur.
Il fait intervenir dans ses compositions l’arabesque sur une surface plane animée de couleurs plutôt vives selon les époques. Ses formes sont pour la plus part, mi-organiques et mi-géométriques. Chaque œuvre est pour lui une suite de métamorphoses, de reprises incessantes jusqu’à la Sensation d’un organisme vivant. Il n’a pas de modèle préétablit pour chaque œuvre, il crée une conversation entre lui et le tableau jusqu’à qu’elle soit pour lui cohérente, la notion de temps lui importe peu : il la commence, l’arrête, la reprend, il la termine quand il est satisfait du résultat.
MAURICE ESTEVE (1904-2001)
Composition abstraite « Fracasse-137 C », 1968
collages de papiers divers et encres sur papier
Signé en bas à droite et daté 68
70,3 x 50 cm
Certificat de Claude Bernard du 15 octobre 1974
Provenance :
Galerie Claude Bernard, Paris
Collection privée, Paris
Pour les collages (comme c’est le cas ici), les premiers essais remontent à 1950 avec des reprises en 56, 57 et 1964. Les 2 phases importantes sont les collages de 65 et de 68. En 1965, Estève s’éprenant d’un moyen dont il s’est peu servi jusque-là réalise des collages. Presque soixante-dix d’entre eux seront exposés à la Neue Gallery à Berlin en 1969 et 1970. On ne découvrira cet aspect de son art à Paris en 1974 grâce à Claude Bernard.
Notre collage date de 1968, « Fracasse – 137 C », année des collages les plus aboutis, il a été acquis justement lors de l’exposition à la galerie Claude Bernard, Paris, du 23 avril au 15 juin 1974 sur les collages de Maurice Estève. Il est resté dans cette même collection depuis. La construction architecturée de ces papiers colorés, découpés, assemblés au gré de son esprit est du plus bel effet sur ce papier bistre. On y retrouve ses couleurs de prédilection les jaune, orange, marron, gris, bleu d’outremer, les rouges, les noirs, les plis que font la colle. L’œuvre graphique qui en découle est belle et très aboutie.