Jacques HÉROLD (1910-1987)
Ouvrir la fenêtre, 1971
Huile sur toile
Signé et daté en bas à droite
Titré et daté au dos
73 x 92 cm
Provenance
Collection de Mr B. acquis directement
auprès du peintre puis par descendance
Hérold Blumer dit « Jacques Hérold » est né en 1910 en Roumanie à Piatra Néamt et meurt en1987 à Paris. Il sera peintre, sculpteur et illustrateur.
Dans sa jeunesse roumaine, il réalise des dessins qui seront publiés aux côtés de ceux de son compatriote Victor Brauner dans la revue d’avant-garde UNU qui relate les premières manifestations surréalistes.
En 1930, il débarque à Paris et devient l’assistant du sculpteur roumain Constantin Brancusi qui le prend sous son aile et le présente à Duchamp, Man Ray et Yves Tanguy. Ces rencontres le conduisent en 1934 à faire la connaissance d’André Breton.
Il réalise avec eux cette année-là, son premier « cadavre exquis » jeu collectif et graphique d’écriture inventé par les surréalistes dès 1925, qui consiste à faire composer une phrase ou dessin par une ou plusieurs personnes sans qu’il y ait une collaboration entre elles.
Dès 1934, sous l’influence du texte d’André Breton « la beauté sera convulsive » il s’interroge dans son travail sur la cristallisation, c’est-à-dire la représentation des objets en mouvement. Objets sous forme de cristaux, aiguilles en opposition aux formes molles de Dali.
Sur le plan pictural, il développe une peinture onirique qui va au fil de ses rencontres, évoluer dans son monde : apparaissent alors des formes organiques et bio morphes comme des insectes ou des personnages hybrides que l’on retrouve dans ses compositions surréalistes, avec des êtres partiellement écorchés, déchiquetés. Il en va de même pour les objets, les paysages, « de l’atmosphère jusqu’à arracher la peau du ciel ».
Pendant la seconde guerre mondiale, il se réfugie avec d’autres membres du groupe, dans le sud de la France, mais n’obtint pas de visa pour les États-Unis.
Son œuvre se peuple alors de personnages écorchés et déchiquetés. Puis elle connait un certain apaisement avec l’apparition de formes organiques et végétales dans des gammes de couleurs chaudes, comme c’est le cas dans notre tableau de 1971 « Ouvrir la fenêtre ».
Dans ce tableau, sur un fond marron kaki apparaissent différentes formes végétales en mouvement flottant dans l’espace. La technique de peinture par aplat, en matière, est ici intéressante.
La peinture à l’huile est le médium de prédilection de Jacques Hérold. Il l’utilise pour créer des atmosphères vaporeuses et des jeux de texture qui donnent à cette toile un aspect irréel et mystérieux. Son travail, ici, sur la matière et la transparence des couches picturales apporte une grande subtilité à notre composition.
En effet, ce rendu donne beaucoup de force, d’énergie et de vitalité à cette peinture. On peut imaginer des feuilles, des fleurs, des insectes, la terre, tout un monde fait de rêves construits ou déconstruits. L’onirisme est bien présent.
Dans notre tableau, tout tourne autour de cette forme blanche centrale, incandescente, autour de laquelle les différents motifs s’animent, comme une galaxie.
Cette composition luxuriante d’enchevêtrements de végétaux se rapproche de la série « la Forêt » de 1960. Il joue ici sur la frontière entre abstraction et figuration avec un certain lyrisme.
Sa première rétrospective a eu lieu à Marseille au musée Cantini pour le centenaire de sa naissance en 2010.
Présent au Centre Pompidou à Paris, Musées royaux de Belgique, Jérusalem, Moma de New York, Rome, Zurich Kuntshaus, Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.
Inscrivez-vous à la newsletter afin de suivre et découvrir l’actualité des oeuvres.
57 Rue des Saints-Pères
75006 Paris
+33 (0)6 11 75 17 38