IMAÏ Ou L’Art Abstrait

« L’art japonais a toujours été moderne, contemporain, sautant par des siècles de reproduction occidentale. Sans mal, Imaï enjamba l’impressionnisme, le réalisme, le surréalisme et l’abstraction géométrique. » écrit Henri Michaux à son propos. il est né à Kyoto en 1928 dans un milieu raffiné et cultivé et mort à Tokyo en 2002.

TOSHIMITSU IMAI (1928-2002) Sans titre, 1964 Signé et daté en bas à droite 64 acrylique et encre sur papier marouflé sur toile 110.4 x 79.3 cm

TOSHIMITSU IMAÏ (1928-2002)

Sans titre, 1964

Acrylique et encre sur papier marouflé sur toile
Signé et daté en bas à droite 
110.4 x 79.3 cm

Provenance

Collection particulière, Japon
Galerie Tokyo Humanité, Tokyo
Vente : Mallet Japan, Tokyo, Modern & Contemporary Art, 29 septembre 2016, lot 211
Acquis dans cette vente par le propriétaire actuel

À 20 ans, il commence par des études de peinture à l’Académie des arts de l’État de Tokyo. Ses premières œuvres sont faites d’aplats colorés qui rappellent le fauvisme. En 1951 et 1952, il reçoit des prix au Japon puis part à Paris pour entreprendre son « Yoko » (voyage en occident). En 1953, il participe à la biennale de Sao Paulo et connaît ses premiers succès internationaux.

Dès son arrivée à Paris il s’intéresse à l’art abstrait, il s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière ainsi qu’à la Sorbonne pour étudier l’histoire médiévale et l’Art Sacré et où il côtoie Riopelle et Norman Bluhm.
Sa rencontre, par l’intermédiaire du peintre américain Sam Francis, avec le grand critique d’art Michel Tapié de Celeyran en 1955 va bouleverser sa vie d’artiste. Il bascule vers l’Art Informel, c’est un art autre qui s’affirme dans les années 50 en Europe, aux Etats Unis et au Japon. 

Toshimitsu Imaï, Biennale de Venise en 1960

Ce nouvel Art exclut la figuration et se concentre soit sur l’expressivité de la matière, soit sur la spontanéité du geste créateur comme c’est le cas dans l’œuvre de 1964 que nous vous présentons.

Ses oeuvres à la fin des années 50 sont riches en matière et se concentrent sur les points de couleur ce qui le fait remarquer par le grand marchand Léo Castelli qui vend ses toiles à New York puis par Rodolfe Stadler à Paris dés 1957.

TOSHIMITSU IMAI (1928-2002) Sans titre, 1964 Signé et daté en bas à droite 64 acrylique et encre sur papier marouflé sur toile 110.4 x 79.3 cm
Détail du tableau - TOSHIMITSU IMAI (1928-2002) - Sans titre, 1964

Notre tableau de 1964 insiste aussi sur ces points de couleur mais avec beaucoup plus de fluidité, les lignes se forment, se croisent et se décroisent, les couleurs sont vives et se répartissent sur le papier avec beaucoup de force. Il utilise comme d’autres (cf. son ami Sam Francis) à cette époque la technique dite du dripping. Elle consiste à laisser couler ou goutter de la peinture (ici le rouge), voir de projeter celle-ci de manière aléatoire ou non sur la surface, ici avec les blancs et noirs. Une danse s’organise sous nos yeux avec ce mélange de celles-ci et du bleu qui donnent à l’ensemble une grande intensité. La couleur pour lui est primordiale, il a une place active dans les mouvements d’avant-garde comme étant le premier artiste japonais à rejoindre l’Art Informel.

Ses oeuvres sont rares sur le marché. Elles sont présentes dans les collections permanentes des grands musées comme le Musée National d’Art Moderne à Tokyo, le Centre Pompidou à Paris, le MAM de Paris et le MOMA de New York.