Peintre qui est né au japon à Kumamoto en 1886 dans une famille de médecin militaire de l’armée impériale japonaise cultivée et ouverte à la culture occidentale.
Il étudie la peinture de style occidental à l’Académie des Beaux-Arts de Tokyo en 1910 et part pour Paris en 1913.
Il rencontre le peintre chilien Manuel Ortiz de Zárate qui l’emmène chez Picasso où il découvre le cubisme et la peinture du Douanier Rousseau.
Dès lors, il se jette à fond dans la bataille des avant-gardes de l’art moderne qui fait naitre des idées nouvelles.
Il devient l’une des stars de l’École de Paris qui s’impose après 1918 avec Modigliani, Pascin, Kisling, Soutine, Derain, Vlaminck, Leger, Gris, Matisse pour ne citer que les principaux.
Plusieurs femmes seront ses modèles de prédilection, Fernande sa première femme qui est à l’origine du succès de sa première expo en 1917 avec 110 aquarelles dans un genre mi-japonais, mi-gothique que Picasso admire.
Puis, ce sera Kiki de Montparnasse, modèle favori de l’École de Paris et de Kisling en particulier. Il connait rapidement la gloire et expose en Europe mais aussi aux États-Unis et au Japon.
Alors que Fernande se détourne de lui, il rencontre à la Rotonde Lucie Badoud (1903 – 1966) qu’il surnomme Youki (qui signifie neige rose en japonais) qui deviendra sa femme.
Youki par sa blancheur de peau et son teint de porcelaine deviendra son modèle préféré, on la retrouve dans de nombreuses peintures et encres, ce sera sa muse et l’égérie du Montparnasse des années folles entre 1925 et 1930.
Léonard-Tsuguharu FOUJITA (1886-1968)
Femme Accoudée, 1926
Encre sur papier
Signée et datée au milieu à droite
57×44,5cm
Certificat d’authenticité de Sylvie Buisson
PROVENANCE
Tokyo, Galerie Kawamatsu.
Vente, Sotheby’s, Londres, 9 février 2005, lot 293.
Vente, Los Angeles Modern Auctions, Los Angeles, 18 novembre 2018, lot 18. Collection particulière, Europe.
BIBLIOGRAPHIE
Sylvie Buisson, T.L. Foujita : Inédits, À l’encre rouge – Archives artistiques, Paris : 2007, n° 26.213.D, p. 156 (reproduit).
Notre dessin à l’encre représentant une jeune femme accoudée est vraisemblablement le portrait présumé de Ghita, autre modèle du peintre. Sa technique est bien particulière à mi-chemin entre l’art occidental et l’art oriental, entre tradition et modernité européenne, il conservera une sobriété et une précision orientale dans ses œuvres, alliant « la rigueur du Trait Japonais à la liberté de Matisse » comme il le disait lui-même. Prédilection pour le papier japonais qui présente plus de reliefs et qui donne un rendu plus sensuel et plus subtil du dessin comme c’est le cas dans notre portrait.
Il a un style très original qui a fait son succès, ses sujets de préférence sont occidentaux et sont dessinés avec une grande sobriété et minutie, au pinceau et à l’encre Sumi ou encre de Chine selon qu’il opte pour un contour cerné de noir ou plus fin, la frontière est étroite avec l’estampe japonaise et ses grands maitres.
Influencé par Michel-Ange, Poussin et Rodin, Foujita connait le succès avec son style personnel par ses fonds blancs d’une blancheur de lait qui accrochent la lumière et par les contours subtils à l’encre noire de ses sujets.
Dans ses peintures, il utilise un fond nacré ou une peinture à la coquille d’œuf, ce qui met en avant les transparences et la légèreté de l’ensemble.
Ses tableaux de femme, d’enfant, nature morte, paysage et de chat rentrent dans les plus belles collections.
Ce portrait de femme accoudée à mi-corps, dénudée, que l’on peut présumer être celui de Ghita dégage une grande sérénité et sensualité, les yeux en amande ouverts et expressifs, la tête inclinée, le détail des cheveux, le bras gauche soulevé dont les doigts dessinés d’un seul trait s’entrelacent dans ceux de la main droite, créant une sorte de ballet oblique.
Le rendu de l’encre très fluide et minimaliste sur ce papier Japon rend l’ensemble de la composition très poétique, la beauté du modèle en est magnifiée.
Peintre très connu de son vivant, il est présent dans tous les grands musées du monde. Sylvie Buisson, qui certifie les œuvres de Foujita écrit dans son livre « Foujita : peindre dans les années folles », Fonds Mercator, 2018 :
« Foujita ne triche pas, il ne fait que dessiner la vérité que lui renvoie le modèle, son âme plus spécialement, mais il n’en retient que la moelle, évacuant toute anecdote éphémère. L’essence du modèle est dans le trait, non pas dessinée ou peinte avec des traits, des limites ou des contours. L’art de Foujita est différent de ce que l’Occident considère comme un tracé ou un contour. Le trait est vivant.»
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