Alexandre Calder : l’Art du mouvement

Si les sculptures de l’artiste sont universellement connues, ses gouaches proposent un regard sur un aspect moins révélé de son œuvre et illustrent, de façon éclatante, sa poésie. Une poésie sans artifice, immédiate et saisissante, née de l’orchestration de moyens minimaux : construction solide et dépouillée, simplification volontaire des formes, palette réduite aux couleurs primaires auxquelles s’opposent le noir et le blanc. Les formes s’affranchissent de toute règle et utilisent le même langage que ses sculptures. Des mobiles, on reconnaît les disques, palettes, croissants, tiges… Des stabiles, les triangles, trépieds et socles. Le tout enrichi de motifs traditionnels de l’art décoratif comme les spirales, les hélices, les grilles, les entrelacs. Les éléments figuratifs sont très présents : soleil, lune, et étoiles voisinent avec feuilles, fleurs et animaux… 

Alexander CALDER (1898-1976) Nucléus Rouge, 1964 Gouache sur papier cartonné Signée et datée en bas à droite 50,4 x 74,9 cm Provenance Acquis en 1967 auprès de l’artiste par l’écrivain, botaniste et explorateur Nicholas Guppy (1926- 2012), ami de Calder. Par descendance, collection privée, Paris. L’œuvre est répertoriée aux Archives de la fondation Calder à New–York sous le numéro A-14246.

Alexander CALDER (1898-1976)

Nucléus Rouge, 1964
Gouache sur papier cartonné Signée et datée en bas à droite
50,4 x 74,9 cm

Provenance

Acquis en 1967 auprès de l’artiste par l’écrivain, botaniste
et explorateur Nicholas Guppy (1926- 2012), ami de Calder.
Par descendance, collection privée, Paris.

L’œuvre est répertoriée aux Archives de la fondation Calder
à New–York sous le numéro A-14246.

Dès le début de son parcours, il développe une passion pour la gouache qui lui permet de combiner son amour pour le dessin et la couleur à la rapidité d’exécution. Elle sera sa technique graphique préférée. A la fois œuvre d’art à part entière et « partition » nourrissant sa création, elle répond à la même conception que ses sculptures, mais sur une seule dimension. 
 
La gaieté que leur apporte la prédilection de Calder pour les couleurs primaires, la diversité fantaisiste des figures de son univers, l’humour qui les anime, s’accordent avec l’idée qu’il a lui-même de ses mobiles : « Un poème qui danse avec l’allégresse de la vie et de ses surprises ». 

Alexander Calder in his studio, 1967 par Daniel Frasnay

Dans notre tableau intitulé « Nucléus Rouge », Calder fait ici référence au noyau de chaque être humain, c’est-à-dire la première cellule qui va se diviser à l’infini ou presque jusqu’à obtenir un être humain et ce nucléus est entouré de cercles noirs qui le protègent faisant référence à la nature humaine.
 
Le fond jaune très rare dans les gouaches de Calder symbole du soleil et de la vie montre l’intérêt tout particulier de l’artiste dans l’élaboration de cette œuvre qui sera offerte à l’un de ses meilleurs amis : Nicholas Guppy.
 
Le cercle bleu représente la terre et on trouve de la matière jaune symbolisant la vie et des aspérités qui sont l’image du relief. Là aussi, toute une symbolique de la vie est exprimée par le mouvement, le fond jaune représentant le soleil, la lune noire et le contraste vide /néant, le boomerang, synonyme de mouvement, prouvent que nous ne sommes pas inertes…

Alexander Calder, 1964 Andreas Feininger © Courthesy of Roxbury, Connecticut, United States
Alexander Calder, 1964 Andreas Feininger © Courthesy of Roxbury, Connecticut, United States

Calder a été le premier artiste à introduire le mouvement véritable dans l’univers statique de l’art jouant comme c’est le cas dans notre tableau, avec des couleurs et des formes qui flottent dans l’air. 
 
Il résout, en enchanteur, l’expression du mouvement mais aussi l’instabilité du non définitif, de la transformation perpétuelle.
 
Notre tableau est donc un hymne à la vie, un éclatement de joie de vivre, une vision optimiste de l’humanité.